Corralus Caninus (© Vincent Prémel)


En avril 2023, le projet scientifique « Les écailles de la forêt » remportait le prix de la Fondation Iris & Société des Explorateurs Français. Après plusieurs mois de travail préparatoire, l’expédition en jungle équatorienne a officiellement démarré le 12 novembre.


Une équipe scientifique pluridisciplinaire, composée de chercheurs français et de professeurs et étudiants locaux, s’attachera à réaliser un état des lieux de la biodiversité dans une zone difficile d’accès, en territoires Kichwa et Waorani.


Damien Lecouvey, herpétologue et membre de la Société des Explorateurs Français

Cette aire de recherche, située dans le Parc national de Yasuni, recense aujourd’hui la plus grande diversité d’amphibiens connus du continent américain. Mais l’équilibre reste fragile, en particulier à cause de la pollution des eaux et de l’expansion de l’activité pétrolière. Peu d’études de terrain y sont possibles, bien que de nombreuses espèces restent à y découvrir et il est indispensable de mieux les protéger.

Damien Lecouvey


Marine Menier, responsable logistique du projet et membre de la Société des Explorateurs Français


Damien Lecouvey, herpétologue et leader de l’expédition sera épaulé par Matthieu Berroneau (herpétologue), Vincent Prémel (herpétologue spécialiste de l’Amazonie) et Thibaut Rivière (ornithologue). Ce projet est né d’une relation déjà ancienne et solide avec des acteurs locaux.


Atelopus flavescens (©Vincent Premel)


L’université de Quito au travers des professeurs en zoologie et étudiants participent aux recherches de terrain et à la mise en place des protocoles. Des membres des communautés Kichwa et Waorani apporteront leurs connaissances du terrain et pourront continuer le projet d’inventaire sur le long terme. La transmission, à double sens, est un élément clé de l’expédition, qui fera aussi l’objet d’un documentaire.


Dendropsophus minutus (©Vincent Premel)


Un village Kichwa accueillera le camp de base de l’expédition, à partir duquel des prospections immersives de plusieurs jours seront conduites : 4 zones très différentes en termes de biotope ont été pré-identifiées. Des moyens modernes sont mis en œuvre dans ce projet (ADN environnemental procédure MINion), comparaisons de chants d’amphibiens, prélèvements salivaires, photographies en ultra-macro sur fond blanc, etc.

Les résultats, dont les analyses seront réalisées au retour grâce à l’appui de laboratoires partenaires, seront communiqués aux acteurs internationaux de protection de la biodiversité et avec les instances scientifiques internationales. Nul doute que les apprentissages seront, pour les protagonistes de cette aventure, encore bien plus denses que prévus !