Dès lors que l’on parle du phénomène OVNI, les « croyants » sont moqués, mis en marge d’une société qui leur demande des preuves irréfutables. On constate cependant un changement de perception médiatique, sociale et politique depuis quelques années. L’heure de la grande révélation serait-elle proche ? Une analyse menée par François Mattens, passionné de la question, spécialiste de l’innovation de défense et membre de la Société des explorateurs français.

Comme souvent lorsqu’il s’agit d’ovnis, les révélations apportent plus de questions que de réponses. Ce dernier épisode, qui s’étale de 2004 à 2023, ne fait pas exception en dépit des images, des déclassifications de documents et, pour la première fois de l’Histoire, une reconnaissance officielle du phénomène OVNI par le gouvernement et le Congrès américains. Canular, programme secret de développement, mission d’espionnage ou visite d’une intelligence extra-terrestre ? Retour historique et analyse d’un sujet qui passionne l’Homme autant qu’il intrigue depuis qu’il a commencé à lever les yeux au ciel.

Scène du film « Rencontre du Troisième type » de Steven Spielberg, 1977.

Les grandes étapes de prise de conscience du phénomène OVNI

  • L’affaire Roswell, le point de départ

Le 2 juillet 1947, dans la petite bourgade de Roswell au Nouveau-Mexique, Mac Brazel, un fermier découvre d’étranges débris sur son terrain qu’il s’empresse de ramener chez lui. Le lendemain, il prévient le Sheriff de la ville pour lui présenter sa découverte. Tout aussi dubitatif quant à l’origine de ces morceaux métalliques, ce dernier alerte le bureau local de l’Armée de l’air dont une base se trouve à proximité de la ville. Le major Jesse Marcel se rend sur place pour récupérer les débris. Dès le lendemain, les premières rumeurs circulent : sur le site supposé du crash, les militaires auraient retrouvé des vestiges d’une soucoupe volante – la terminologie « OVNI » n’existant pas encore à l’époque – et des corps. Plusieurs témoins affirment avoir aperçu des objets volants quelques jours auparavant.

Le 8 juillet marque un tournant : Walter Haut, officier communication du 509th Bombardment group de l’US Air Force basé à Roswell publie un communiqué de presse qui confirme la récupération d’un « disque volant » qui s’est écrasé à proximité d’un ranch. Quelques heures plus tard, un second communiqué de presse précise que cet objet n’était finalement… qu’un ballon météo. Le lendemain, le fermier revient sur son témoignage initial pour confirmer la version de l’engin météorologique. Il n’en fallait pas plus pour que naisse le mythe de Roswell, sujet de fascination encore aujourd’hui.

  • Le projet Blue Book, première tentative de discrédit

Les premières observations – déclarées comme telles – d’ovnis commencèrent à la fin de la Seconde Guerre mondiale notamment par des pilotes de chasse américains. Dès 1947, l’US Air Force lança le projet Sign qui devait étudier la réalité ou non de ces phénomènes ; il fut rapidement rebaptisé projet Grudge en 1949. En 1951, une très importante vague d’ovnis est signalée à travers les États-Unis. Sous la pression d’une partie de l’opinion publique, le Département de la Défense relance un programme d’investigation avec davantage de moyens, notamment suite au survol massif d’ovnis au-dessus de Washington D.C qui obligera pour la première fois un officier supérieur américain à faire une conférence de presse télévisée.

Le 17 décembre 1969, le Secrétaire de l’Armée de l’Air décide d’arrêter officiellement les rapporte Christopher Mellon, ancien Secrétaire d’État adjoint pour le renseignement.

  • Allen Hynek, le sceptique devenu convaincu

Cependant, après des années d’investigations et des centaines de témoignages, il commença à douter jusqu’à déclarer qu’ « en tant que scientifique, je dois être conscient du passé ; trop souvent, des sujets d’une grande importance scientifique ont été négligés car le nouveau phénomène sortait de la norme scientifique du temps. ». En 1969, malgré la fin du projet Blue Book, il continua cependant ses recherches pour le compte de diverses associations jusqu’à prendre la parole le 27 novembre 1978 devant l’Assemblée Générale de l’ONU pour plaider une meilleure étude de ces phénomènes.

En 1985, un an avant sa mort, à la question de savoir pourquoi il avait changé sa perception concernant le sujet des ovnis, il déclara : « Deux choses, en fait. La première était l’attitude complètement fermée de l’Air Force. Ils ne donnaient pas aux ovnis une chance d’exister, même s’ils volaient au-dessus d’une rue en plein jour. Tout doit avoir une explication. Je commençais à m’énerver, même si, à l’origine, je ressentais la même chose qu’eux, je savais maintenant qu’ils n’étaient pas sur la bonne voie. Vous ne pouvez supposer qu’une chose n’existe pas si vous n’avez pas de preuve. Deuxièmement, la qualité des témoins a commencé à me troubler. Quelques cas ont, par exemple, été rapportés par des pilotes militaires, et je savais qu’ils avaient été bien entraînés, c’est donc là que pour la première fois, j’ai pensé que peut-être, il y avait quelque chose derrière tout cela. »

On lui doit le système de classification des observations d’ovni qui fait référence encore aujourd’hui. Anecdote amusante, il sera le conseiller technique de Steven Spielberg lors de la réalisation du célèbre film « Rencontres du troisième type » sorti en 1977 où on le voit apparaitre dans son propre rôle lors de la scène finale.

Le Pr. Allen Hynek jouant son propre rôle dans « Rencontre du Troisième type » de Steven Spielberg, 1977.
© Amblin Entertainment

Et la France dans tout ça ?

La France quant à elle, décide officiellement d’étudier les ovnis à partir de 1977, sous l’égide du CNES, par la création du Groupe d’étude des phénomènes aérospatiaux non-identifiés (GEPAN) avec pour premier directeur Claude Poher, qui avait croisé la route du Pr. Hynek quelques années auparavant. Après plusieurs changements de dénomination, il deviendra à partir de 2005, le GEIPAN avec un « I » pour Informations. Après signalements via les services de police et de gendarmerie ou directement sur le site du GEIPAN, les experts investiguent. Au total, depuis sa création, ce sont 2839 cas analysés dont 3,5% représentent des Phénomènes Aérospatiaux Non Identifiés de type D dits « PAN D ». Ces derniers correspondent à des enquêtes qui n’ont pas permis d’avancer une explication aux observations rapportées, malgré la qualité et la consistance des données et des témoignages. Ce sont, au vrai sens du terme, des « phénomènes aérospatiaux non identifiés ».

Mais c’est en 1999 que le sujet des ovnis va faire une entrée fracassante dans le début public avec la publication du Rapport COMETA. Présidé par le Général Denis Letty, ancien pilote de chasse, l’association homonyme (acronyme du Comité d’Études Approfondies, communément appelé le COMETA) rédige un rapport d’une petite centaine de pages préfacé par le Pr. André Lebeau, ancien directeur du CNES, et par le Général Bernard Norlain, ancien directeur de l’IHEDN, dont beaucoup de membres de l’association sont issus. Un de ses membres, Jean-Jacques Velasco, par ailleurs ancien directeur du GEIPAN, ira jusqu’à remettre le document en main propre au Premier ministre de l’époque, Lionel Jospin, bien que ce dernier n’ait rien commandité. Ce « coup » ayant un écho médiatique très important, le rapport sera publié sous le titre « Les OVNI et la Défense : À quoi devons-nous nous préparer ? ». Les auteurs concluent à la réalité physique quasi-certaine d’objets volants totalement inconnus et que l’hypothèse extraterrestre leur paraît la plus probable. Bien que les conclusions des auteurs soient contestées et difficiles à démontrer encore aujourd’hui, cette publication aura permis de sortir le débat des cercles de quelques « illuminés » et de montrer à l’opinion que des hauts responsables et experts scientifiques, bien qu’en retraite, pouvaient mener une réflexion dans ce domaine.

Une autre démarche associative est à signaler. La Commission Technique SIGMA2 de la 3AF a vu le jour en 2008 pour étudier les Phénomènes Aérospatiaux Non Identifiés (PAN). Elle regroupe des universitaires, ingénieurs, militaires et même des astronautes. Depuis 2013, elle se concentre principalement sur l’étude des PAN D dont elle diffuse parfois ses analyses des derniers cas. Son travail est coordonné avec celui du GEIPAN en France et d’autres organismes à l’étranger. 

Des observations documentées et officiellement reconnues

Épisode 1 : 16 décembre 2017

« Mon Dieu (…) regarde ce truc mec ! », peut-on entendre à la radio d’un pilote du F/A-18F de l’US Navy. Dans cette vidéo qui a fuité sur internet en décembre 2017, on peut y voir un objet ovale blanchâtre ressemblant à un « tic-tac » géant, de la taille d’un fuselage d’avion commercial, poursuivi par deux chasseurs de l’US Navy du porte-avions Nimitz au large des côtes de San Diego lors d’exercices en 2004. Dans le compte-rendu de mission, on y apprend que l’objet a été capable de « jouer » avec les appareils et de se déplacer de 100km en 1 minute soit à une vitesse de 6000km/h. Deux autres vidéos intitulées Gimbal et Go Fast ont été tournées le 21 janvier 2015 et proviennent des enregistrements de F/A-18 Super Hornet de l’USS Théodore Roosevelt au large de Jacksonville. Les pilotes filment alors une forme lumineuse ovoïde, tournant sur elle-même, se déplaçant à grande vitesse. Quelques mois plus tard, une fois à la retraite, le commandant David Fravor, l’un des deux pilotes, ira sur CNN pour raconter ce qu’il a vu.

Ces vidéos rares et certainement confidentielles, ont été mises en ligne par l’organisation To The Stars Academy of Arts & Science fondée par le musicien Tom DeLonge du groupe Blink 182 et dédiée à la recherche sur les phénomènes ufologiques. Lors de la divulgation de ces images, l’US Navy ne reconnait pas être à l’origine de ces vidéos et évoque alors de possibles drones commerciaux. A noter également que les manœuvres du Groupe aéronaval d’attaque USS Nimitz se trouvaient dans une zone d’exercice proche de la base aérienne Vandenberg. Cette dernière est utilisée pour le lancement des satellites, le tir de fusées-sonde et les tests de missiles balistiques. Mais ces fuites, plus ou moins consenties, provoquent d’autres révélations quelques jours plus tard. Dans un article très bien informé, le New York Times affirme que depuis 2007, le Département de la Défense a dépensé quelques 22 millions de dollars pour un programme d’identification sur les phénomènes OVNI appelé Advanced Aerospace Threat Identification Program (AATIP). Sous la direction d’un cadre du renseignement militaire, Luis Elizondo, et ce jusqu’en 2012, le Pentagone a mené des investigations sur les objets volants non identifiés. Malgré un arrêt des crédits alloués, le programme a continué d’exister durant les cinq dernières années. Les responsables du programme ayant poursuivi leurs enquêtes de leur propre initiative.

Ces révélations ont été depuis confirmées par Harry Reid, à l’époque leader de la majorité démocrate au Sénat, qui a lui-même plaidé pour le lancement de ce programme et débloqué des fonds secrets. Une grande partie de ce budget a alors été attribuée à Robert Bigelow, milliardaire à la tête de la société Bigelow Aerospace qui travaille actuellement avec la NASA pour produire des engins pour la colonisation humaine de l’espace. Harry Reid, maintenant retraité, assume ce programme et confirme son bien-fondé : « ces phénomènes sont-ils une menace ? Je n’en sais rien. Mais nous ne pouvons pas détourner la tête comme s’ils n’existaient pas, car ils existent. »

Épisode 2 : Avril 2019

L’US Navy reconnait pour la première fois avoir reçu de nombreux témoignages d’observations d’ovnis issus de hauts responsables du renseignement ainsi que de ses pilotes. En conséquence, elle est en train de rédiger des directives pour que ses pilotes et personnels puissent signaler des rencontres avec des « aéronefs non identifiés ».

En créant un processus formel pour collecter et analyser les observations inexpliquées, une nouvelle étape très importante est franchie. Elle permet de briser un tabou qui oblige les militaires en fonction témoins de ces phénomènes, à choisir entre le silence et remettre en question leur carrière. Les ovnis sont traités comme des anomalies à ignorer alors qu’elles devraient être des anomalies à analyser. Ces directives pourraient désormais libérer la parole au sein des armées et faire jurisprudence dans d’autres administrations voire d’autres pays, à l’instar du Japon en mai 2020.

Épisode 3 : Décembre 2019 – Avril 2021

Après avoir officiellement reconnu la véracité de ces images en décembre 2019, le Pentagone officialise en avril 2020 qu’elles lui appartiennent puis, quelques semaines plus tard, déclassifie des documents liés à ces observations. Les responsables du ministère de la défense ont décidé de diffuser ces vidéos après avoir déterminé qu’elles « ne révèlent aucune capacité ou système sensible, et n’empiètent pas sur les enquêtes ultérieures sur les incursions militaires dans l’espace aérien par des phénomènes aériens non identifiés » selon les mots de la porte-parole du Pentagone, Sue Gough, dans un communiqué. Elle ajoute que « le ministère de la défense publie ces vidéos afin de dissiper toute idée fausse du public sur la réalité ou non des images qui ont circulé, ou sur le fait que les vidéos ne sont pas complètes. Les phénomènes aériens observés dans les vidéos restent caractérisés comme « non identifiés »« . Les mots ayant certainement été pesés avec précision, on notera que le mot « phénomène » est préféré à celui d’« objet ». Cette subtilité sémantique autorise encore la possibilité de douter de la présence avérée d’un objet physique. 

En avril 2021, le département de la Défense a confirmé que les images et la vidéo de phénomènes aérospatiaux non-identifiés de forme triangulaire sont réelles et ont été prises par le personnel de l’US Navy. La porte-parole du Pentagone, Sue Gough, a également déclaré à CNN ces photos et vidéos datées de 2019 étaient authentiques. Diffusées ces derniers jours, on y distingue des formes triangulaires clignotantes se déplaçaient dans le ciel à grande vitesse. D’autres se montraient capables de rester stationnaires au milieu de vents violents, sans mouvement, au-delà de la capacité des dirigeables ou des drones connus. « Pour des raisons de sécurité nationale », Sue Gough n’a pas davantage développé et a simplement ajouté « qu’un groupe de travail du ministère de la Défense étudie ces observations et un rapport non confidentiel devrait être remis au Congrès prochainement. »

Épisode 4 : Décembre 2020 – Juin 2021

Lors des annonces du plan de relance de 2300 milliards de dollars suite à la crise du COVID-19, en décembre 2020, une demande singulière est apparue : le Congrès exigeait que le ministère de la défense et le bureau du directeur du renseignement national lui remettent, dans un délai de six mois, un rapport sur les objets volants non identifiés, compilant ce que le gouvernement sait des ovnis qui survolent l’espace aérien américain. Publié le 25 juin 2021, ce premier rapport intitulé « Preliminary Assessment: Unidentified Aerial Phenomena » plutôt laconique avec ses 9 pages représente cependant le compte-rendu le plus direct et substantiel jamais rendu public par le gouvernement américain. Sur les 144 rapports étudiés, le groupe de travail n’a pu expliquer qu’un seul cas (un ballon dégonflé). Les autres restent à ce jour inexpliqués.

Que conclut ce rapport ? Pas grand-chose, du moins en ce qui concerne la nature réelle de ces objets ou leur origine éventuelle. L’évaluation indique que le manque de « rapports de haute qualité » sur les événements « entrave notre capacité à tirer des conclusions fermes sur la nature ou l’intention des UAP. » En d’autres termes, le gouvernement américain admet qu’il ne sait pas ce que sont ces UAP, bien que le rapport suggère une série d’explications :

1. Il n’y a à ce jour aucune preuve que l’un de ces objets soit lié à un programme secret des États-Unis ou ait été développé par des pays étrangers;
2. Les nombreuses observations à proximité de bases militaires américaines peuvent être le fruit de plusieurs types de biais de collecte;
3. La plupart des UAP étaient probablement des objets physiques, puisque détectés notamment par « radar, infrarouge, électro-optique, senseurs et observation visuelle »;
4. Les objets présentant des « caractéristiques de vol inhabituelles » (comme ceux qui semblaient démontrer des capacités technologiques avancées) pourraient également « être le résultat d’erreurs de détection, d’une mystification ou d’une mauvaise perception de l’observateur » et « nécessitent une analyse rigoureuse supplémentaire. »;
5. Sur l’état de la menace, le rapport indique que les UAP « posent clairement » un risque pour la sécurité des vols et « peuvent constituer un défi » pour la sécurité nationale, en particulier si les UAP sont développés par des pays étrangers et indiquent « qu’un adversaire potentiel a développé une technologie révolutionnaire ou perturbatrice. »
6. Les États-Unis doivent collecter et analyser davantage d’informations, consolider les rapports, développer une méthode plus efficace de filtrage et de traitement des rapports.


La confirmation de phénomènes déjà observés

Ces événements de 2004 et 2015 – avec des témoins visuels, des vidéos et des échos radars – mettent en évidence un phénomène qui « interagit » avec les avions en cherchant à fuir la poursuite et donc mû par une intelligence. Ils viennent confirmer de nombreux autres cas à travers le monde alors analysés par l’Advanced Aerospace Threat Identification Program (AATIP) et répondant tous à des caractéristiques identiques appelées Obervables : 

  • Accélération instantanée : capacité à atteindre une vitesse élevée dans un laps de temps réduit, passant de 0 à plusieurs fois la vitesse du son ;
  • Antigravitation : capacité à voler sans moyen apparent de propulsion ou d’élévation ;
  • Vélocité hypersonique : vitesse pouvant aller jusqu’à 12 fois la vitesse du son (15 000 km/h) ;
  • Faible observabilité : capacité à se dissimuler ou disparaître ;
  • Déplacement inter-milieux : capacité à se mouvoir dans l’air, l’espace et l’eau.

Ce fut le cas en avril 2013, lors d’un épisode qui n’a pas encore trouvé d’explication aujourd’hui et qui a pu être filmé : un ovni est aperçu par un avion de patrouille américain qui le détecte aux abords de l’aéroport d’Aguadilla à Puerto Rico. On y voit alors l’objet volant pénétrer dans l’eau (sans provoquer de vagues) tout à en continuant de se mouvoir rapidement (déplacement que l’on peut suivre grâce à sa signature thermique), puis semble ressortir de la mer pour se séparer en deux et subitement disparaître. Après plusieurs mois d’enquêtes, le gouvernement américain n’a toujours pas pu officiellement déterminer la nature de ce phénomène.

En juillet 2019, le même phénomème est observé par la frégate américaine USS Omaha au large de San Diego. La vidéo est confirmée par Pentagone en expliquant qu’elle faisait l’objet d’une enquête qui a ce jour n’a pas encore donné d’explications. Suite à la diffusion de cette vidéo, un rapport de 29 pages dédié à cette vidéo a même été publié par la Fondation Sol, un groupe de réflexion américain dédié à l’étude des phénomènes anormaux non identifiés.

Images réalisées par les caméras de l’USS Omaha en Juillet 2019 au large de San Diego



De récentes révélations qui nous préparent pour le futur ?

Ces récents épisodes et leurs révélations marquent un tournant concernant le phénomène OVNI. Pour la première fois de l’histoire des États-Unis, l’armée admet officiellement qu’il n’est plus nécessaire de garder ces investigations secrètes. Un petit pas de communicants qui présage un pas de géant pour l’humanité ? Au-delà des opérations de communication de décembre 2019 et Juin 2021 , la divulgation du programme et de ce rapport officiel serait-elle une nouvelle étape d’une stratégie visant à préparer et habituer la population à une plus grande révélation ? Luis Elizondo, ancien directeur d’AATIP, a confirmé cette théorie lors du MUFON Symposium de 2018 : « je pense que la divulgation a déjà été faite. Ce n’est pas un événement en soi, mais un processus qui commence ».

Quand on parle du phénomène OVNI, il est aisé de tomber dans l’irrationnel et d’avoir une vision manichéenne du sujet. Cependant, l’ambition n’est pas tant de trouver des réponses que de s’interdire aucune piste de réflexion.

Paradoxe de Fermi, une théorie qui nous ramène sur terre

Il y a plus d’exoplanètes potentiellement habitables dans l’univers observable qu’il n’y a de grains de sable sur l’ensemble des plages de la terre.  Statistiquement, il y a donc de grandes chances que la vie extraterrestre existe. Pourquoi diable ne s’est-elle pas encore manifestée à nous directement ? C’est le problème que pose le paradoxe de Fermi, une réflexion sur la place de l’Homme dans l’Univers. Prix Nobel de physique en 1938, Enrico Fermi contribue au projet Manhattan pour doter les États-Unis de l’arme atomique. A partir des années 1950, le physicien se lance dans un calcul un peu fou : estimer le nombre potentiel de civilisations intelligentes capables d’entrer en contact avec la Terre. A sa grande surprise, ce chiffre est très important. Ce qui engendre une seconde interrogation : pourquoi ne nous ont-ils pas encore contacté ?

Ainsi selon ces calculs, il faudrait environ 100 millions d’années pour qu’une civilisation, capable d’atteindre une fraction non négligeable de la vitesse de la lumière, ait visité toutes les étoiles de notre galaxie. Compte tenu de la dépense d’énergie nécessaire et de la finitude des ressources, cette théorie conclut que l’apparition d’une civilisation technologiquement avancée est peu probable ou du moins qu’elle disparaîtrait avant  même de pouvoir se lancer dans le voyage interstellaire. Enfin, compte tenu de l’âge de notre planète – 5,5 milliards d’années – la Terre devrait avoir été colonisée bien avant l’apparition de l’Homme. 
Cette théorie exclut elle donc tout contact ? Une approche alternative est envisagée par d’autres chercheurs qui supposent que des intelligences avancées sont déjà là mais qu’elles ne se montrent pas afin d’éviter un choc civilisationnel. Elles seraient donc là, à nous observer ponctuellement.

La théorie du vivarium terrestre

Le nucléaire semblerait avoir un lien étroit avec le phénomène OVNI. On dénombre un peu plus de 500 essais nucléaires réalisés sur terre depuis la découverte de la puissance destructrice de l’atome. Durant la Guerre Froide, plusieurs silos de missiles balistiques à charge nucléaire ont mystérieusement été totalement désactivés pendant de longues minutes, au moment même où des ovnis étaient observés par les militaires eux-mêmes.

Le cas le plus documenté est celui de la base de Malmstrom dans le Montana en 1967. Entre 1960 et 1961, on estime que les Américains et Soviétiques auraient effectué un essai nucléaire tous les 3 jours ! Comme le rapporte Jean-Jacques Velasco, ancien directeur de GEIPAN, « en analysant les observations et rapports depuis 1949, les experts ont remarqué un lien étroit entre les observations d’ovnis, la localisation de sites nucléaires (essais, bases de lancement, bases aériennes, etc.) et les zones de test. En superposant ces observations, on constate une similitude des courbes, avec un décalage d’un à deux ans. Dès lors que nous sommes capables de détecter des explosions d’étoiles ou de trou noirs à plusieurs dizaines d’années lumières, pourquoi une intelligence beaucoup plus avancée que nous ne serait-elle pas en mesure de détecter des explosions nucléaires sur terre ? »

© « Ovnis, une affaire d’État » de Dominique Filhol, 2019

Une autre étude mathématique réalisée en 2015 par des chercheurs français a montré qu’il y avait une significativité statistique importante entre la répartition des phénomènes inexpliqués, les centrales nucléaires et les sites de stockage de déchets.

Cette étude ne détermine cependant pas si ces phénomènes inexpliqués sont dus à des activités de surveillance étrangère ou autre. Selon cette théorie, la Terre serait un vivarium et nous serions des fourmis qu’une intelligence supérieure viendrait ponctuellement observer, tester, évaluer. Mais alors, pourquoi cette intelligence qui nous visite autant depuis plusieurs décennies n’a-t-elle pas encore noué un dialogue avec notre civilisation ?

La théorie du contrôle et de l’apprentissage

Grâce aux déclassifications successives des archives et des études scientifiques, on peut désormais identifier plusieurs vagues massives d’observations relativement peu nombreuses depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Elles ont souvent eu lieu sur de vastes régions du globe (États-Unis, continent européen, etc.), durant plusieurs jours ou semaines, avec des centaines voire des milliers de témoins. Jacques Vallée, astronome et écrivain français de science-fiction, qui a notamment travaillé plusieurs années avec Allen Hynek puis avec Robert Bigelow dans les années 1990, avance une théorie dite du contrôle : des intelligences extérieures contrôleraient l’organisation de ces vagues. Ainsi, cette intelligence apprendrait progressivement à l’Homme sa présence et ses connaissances. D’après la méthode dite de l’apprentissage espacée dans le temps, il y aurait un facteur mathématique permettant d’optimiser l’assimilation de la connaissance à l’échelle de l’individu, sans qu’il y dépense trop d’énergie. A travers des calculs mathématiques, on constate que cet apprentissage suit alors une loi de puissance de 2. Cette logique se retrouve et s’applique dans les vagues d’observation depuis 1947. Elles sont très précisément reliées à une loi de puissance en 2,04 exactement. Par projection, cela voudrait dire que la prochaine vague aurait lieu à l’automne 2035 !

Une course effrénée pour la technologie ?

Quand un incident apparaît, le premier réflexe est déjà de chercher une cause endogène. A la diffusion des images de l’US Navy, on peut légitimement se poser la question de la découverte d’un programme secret. Si secret qu’il serait même inconnu de la marine américaine ? C’est possible et de nombreux cas peuvent en attester dans l’histoire américaine. Dans une logique de cloisonnement et de besoin d’en connaître, différentes branches de l’appareil militaro-industriel américain ont mené durant de nombreuses années de « Black Program » de la CIA ou l’US Air Force. Plusieurs sont devenus célèbres comme le projet MK-Ultra de manipulation mentale ou de nombreux aéronefs tels que le U-2, le B-2 Spirit, le SR-71 Blackbird ou encore le F-117 Nighthawk. Ce dernier, développé et donc testé, à la fin des années 1970 n’a été reconnu officiellement par l’US Air Force qu’en 1988. Il est donc tout à fait probable, encore aujourd’hui, que des programmes hautement classifiés financés sur fonds secrets, connus d’une poignée de hauts responsables et de quelques industriels, puissent être ignorés par une branche de l’armée américaine et connus du public avec 15 à 20 ans de décalage.

Dans l’ordre : Lockheed F-117 Nighthawk / Lockheed SR-71 Blackbird / Northrop B-2 Spirit / Lockheed U-2

Plusieurs observations sur les dix dernières années peuvent faire penser à des programmes dont on connait peu de choses sur leur avancée, leur viabilité ou si les travaux sont encore d’actualité. C’est notamment le cas du programme Ascender High Altitude Airships de JP Aerospace dont la forme et certaines caractéristiques sont à mettre en relation avec des témoignages et observations d’OVNI : forme triangulaire, déplacement très lent, absence de bruit induit par une propulsion.

Différentes évolutions du programme « Ascender High Altitude Airships » de JP Aerospace

Un autre exemple est la société Kelley Aerospace qui développe depuis 2020 des drones de combat capables d’atteindre des vitesses supersoniques. La société a dévoilé début 2021 l’un de ses concepts de véhicules aériens sans pilote (UAV, pour Unmanned Aerial Vehicle en anglais), nommé Arrow (Flèche), capable de voler à des vitesses supérieures à Mach 2.1, soit plus de 2593 km/h. Construit sur la base d’une monocoque en fibre de carbone très légère, il peut voler sur plus de 4000 kilomètres de distance.

Vue d’artiste du drone de combat supersonique « Arrow » | Kelley Aerospace

Lors des révélations de décembre 2017, la Defence Intelligence Agency déclassifie un document suite à une demande du Freedom of Information Act présentée par Steven Aftergood, directeur du projet sur le secret gouvernemental de la Federation of American Scientists. Dans ce dernier, on y découvre une liste de 38 sujets de recherches qui donnent une idée des pistes envisagées par le Pentagone pour expliquer les phénomènes observés. Beaucoup semblent relever de la science-fiction : «Métamatériaux», «Trous de ver, portes des étoiles et énergie négative», «Antigravitation pour les applications spatiales», «Distorsion, énergie noire et manipulation des dimensions multiples», «Approches technologiques pour le contrôle de dispositifs externes en l’absence d’interfaces actionnées par des membres», «Masquage d’invisibilité» ou encore la «Magnétohydrodynamique» (MHD).

Début 2021, de nouveaux documents issus de la Naval Air Warfare Center Aircraft Division (NAWCAD) révèlent que des brevets ont été déposés pour le développement d’un engin hybride, aérospatial et sous-marin, capable de « façonner le tissu de notre réalité au niveau le plus fondamental ». Dans ces brevets, on y découvre notamment un engin utilisant un dispositif de réduction de la masse inertielle. L’engin dépasserait en effet toutes les technologies connues, en termes de vitesse et de maniabilité, aussi bien dans l’air et dans l’espace que dans l’eau, le tout sans laisser de signature thermique … Cela vous rappelle quelque chose ?

Schéma de l’avion reposant sur un dispositif de réduction de masse inertielle imaginé par Salvatore Cezar Pais

Compte-tenu du caractère ultra-sensible de ces technologies, on peut se poser la question de l’objectif pour l’armée américaine de révéler ces thèmes de recherche, au-delà d’une opération de transparence qui alimenterait certainement un dessein supérieur.

Dans un communiqué publié le 18 novembre 2021, la DARPA présentait un nouveau projet d’avion. L’agence du département de la Défense des États-Unis pour la recherche et le développement a baptisé Projet CRANE, pour Contrôle d’avions révolutionnaires avec de nouveaux effecteurs. L’appareil reposera ici sur une technologie de contrôle actif des écoulements. Selon la DARPA, il s’agit de la première fois que le contrôle actif des écoulements est directement intégré dans la conception d’un appareil.

CRANE programme © Aurora Flight Sciences

L’année suivante, en octobre 2022, Lockheed Martin révèle les premiers dessins du « New Next Generation Air Dominance » (NGAD), programme d’avoir de combat de 6ème génération prévu pour remplace le F-22 Raptor. La taille de cet avion, la configuration en ailes néogothiques (variantes des ailes deltas) rappelant le Concorde et une furtivité accrue font penser à des signalements d’OVNI récentes.

Des missions d’espionnage de puissances étrangères ?

Paradoxalement, la MHD est une technologie loin d’être méconnue, notamment en France. En effet, depuis les années 1970, Jean-Pierre Petit, ancien directeur de recherche au CNRS et astrophysicien y a consacré de nombreuses recherches et plusieurs ouvrages. Il développe la théorie selon laquelle les Américains maitriseraient depuis de nombreuses années la MHD grâce au rétro-engineering effectué sur des ovnis récupérés à la fin des années 40. Ces travaux auraient donné naissance à des programmes secrets comme le XR-7 Aurora que l’on soupçonne d’être à l’origine de la vague d’observations en Belgique en 1989. Pour rester les seuls à la maîtriser, les Américains auraient tout fait pour discréditer le phénomène OVNI afin de garder leur avance sur les Chinois mais surtout sur les Russes. Ces derniers auraient malgré tout réussi à développer de telles technologies.

Comme ce fut le cas au temps de l’affrontement des deux blocs, la menace soviétique a souvent était le chiffon rouge idéal pour les Américains et inversement. Serait-ce possible encore aujourd’hui ? Les Chinois ou Russes sont-ils capables de maitriser une technologie à même de déstabiliser autant les États-Unis ? Alain Juillet, ancien directeur du renseignement de la DGSE et président de l’Académie de l’intelligence économique en doute. «Les Américains ont longtemps pensé que les Soviétiques puis Russes étaient derrière les ovnis pour nous espionner. Si c’était un de ces grands pays, États-Unis, Russie, Chine, depuis le temps nous aurions eu des fuites. Or il n’y a rien eu. Personnellement je n’y crois pas, je pense que c’est autre chose. »

Début 2023, un épisode digne des meilleurs scénarios géopolitiques a tenu en haleine la planète entière, quand les Etats-Unis ont annoncé avoir détecté puis abattu un « ballon espion » chinois et en avoir récupéré les débris pour les analyser.


Chinese balloon shot down over Atlantic Ocean / Fox News 10

Quelques jours plus tard, toujours en février 2023, un épisode du même type fut beaucoup moins médiatisé. Un « objet volant à haute altitude de la taille d’une petite voiture » a été abattu au-dessus de l’Alaska car il posait « une menace pour la sécurité du trafic aérien », indiquait John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, sans donner plus de détails sur sa nature, sa provenance ou son usage. Il a simplement précisé « Nous ne savons pas quelle entité possède cet objet et qu’à la différence du ballon chinois, cet objet non encore identifié ne semblait pas avoir de système de propulsion ni de commandes lui permettant de se diriger». Il est intéressant de noter qu’à aucun moment n’a été utilisé le qualificatif d’Objet Volant Non Identifié. Ce sera le cas, 72h plus tard, quand Justin Trudeau, Premier ministre du Canada publie un tweet « J’ai ordonné que soit ramené au sol un objet non identifié qui violait l’espace aérien canadien. Le @NORADCommand a abattu l’objet au-dessus du Yukon. Des avions du Canada et des États-Unis ont été dépêchés sur les lieux, et le tir provenant du U.S. F-22 a atteint l’objet. » Le lendemain, un F-16 de l’US Air Force abattait un nouvel objet « de forme octogonale » au dessus du Lac Huron. A l’occasion d’une conférence de presse sur cet incident, à la question de savoir si l’origine de cet objet était connue et qu’elle soit potentiellement extra-terrestre, le Général Glen VanHerck, Commandant de l’USNORTHCOM déclarait « Je vais laisser la communauté du renseignement et du contre-espionnage y réfléchir. A ce stade, je n’ai rien exclu. » Il a ajouté que l’armée n’était pas en mesure de déterminer immédiatement le moyen par lequel l’un des trois derniers objets était maintenu en altitude ou d’où il provenait. « Ce n’est pas pour rien que nous les appelons des objets, et non des ballons », a-t-il conclu. Devant la polémique provoquée par cette déclaration, la Maison Blanche a du clarifier officiellement la position du gouvernement lors du point presse quotidien : «Je sais qu’il y a eu des questions et préoccupations à ce sujet mais il n’y a aucune indication d’extraterrestres ou d’activités extraterrestres avec ces récents abattages», a déclaré Karine Jean-Pierre, porte-parole de la Maison Blanche.

Depuis plusieurs années, des personnes respectées de par leur fonction ont fait des déclarations inédites. En octobre 2017, des téléscopes observent un objet mystérieux à la trajectoire hyperbolique qui traverse notre Système solaire à une vitesse environ quatre fois supérieure à celle de la plupart des astéroïdes. Baptisé 1I/2017 U1 puis surnommé « Oumuamua ». Il laisse les experts perplexes car ne correspond à rien de connu jusqu’alors. Dans ce contexte, la communauté scientifique est alors stupéfait d’entendre un de ses plus grands experts, Abraham Loeb, président du département d’astronomie à l’université de Harvard déclarait « Personnellement, je suis convaincu que ‘Oumuamua est la preuve qu’il existe ou qu’il a existé des civilisations sensibles autres que la nôtre, ailleurs dans l’Univers. Et j’aimerais que la communauté accepte d’accorder autant de crédit à ma théorie qu’elle en accorde à l’hypothèse de la supersymétrie ou du multivers. Mais je crois aussi que l’humanité n’est pas prête à accepter que nous ne soyons pas uniques. Ce dernier a d’ailleurs décidé de lancer en juillet 2021 le projet « Galileo » : accompagné par une équipe internationale de chercheurs, il inaugure une nouvelle initiative dans la recherche de preuves de technologies extraterrestres. Ils espèrent mettre en évidence l’existence de “civilisations technologiques extraterrestres” mortes ou toujours actives. En décembre 2020, le général à la retraite Haim Eshed, ancien responsable du programme de sécurité spatiale d’Israël de 1981 à 2010, a assuré que son pays et les Etats-Unis sont déjà en relation avec une « fédération galactique ». Eshed a expliqué que les extraterrestres menaient des expériences sur Terre. L’ancien responsable israélien n’apporte aucune preuve mais assure qu’il y a un lien direct avec le fait que Donald Trump ait lancé au cours de son mandat la United States Space Force. D’ailleurs, le président américain « était sur le point » de révéler l’existence de ces alliés extraterrestres, mais la fédération galactique « nous a demandés de ne pas annoncer leur présence ici parce que l’humanité n’était pas prête », a-t-il déclaré.

Quand les parlementaires américains s’emparent publiquement du sujet

L’année 2022 est également à marquer d’une météorite blanche tant le phénomène OVNI a ponctué l’actualité. Non pas par des révélations mais par des prises de paroles d’acteurs restés jusqu’alors très en retrait de la scène médiatique. Le 17 mai 2022, pour la première fois depuis 56 ans, une audience publique consacrée aux Phénomènes Aériens Non-identifiés (PANs) au Congrès américain s’est tenue devant des membres de la Commission du Renseignement, une commission permanente sous l’autorité la Chambre des Représentants avec les témoignages de deux officiers du Pentagone. Alors qu’un juin dernier, un rapport du Pentagone mentionnait 144 événements inexpliqués, recensés par divers sources gouvernementales, entre 2004 et 2021, le ministère de la défense américain parle désormais de 400 « rencontres ». Ronald S. Moultrie, sous-secrétaire à la Défense pour le renseignement et la sécurité, s’est dit « ouvert à toutes les hypothèses » concernant les incidents rapportés par des militaires. Fait important, ce haut responsable du renseignement a également affirmé qu’aucune instance gouvernementale américaine ne s’est intéressée aux ovnis entre 1969 et 2007.


US House Intelligence Committee holds hearing on Unidentified Aerial Phenomena

En octobre 2022, la NASA annonçait, par communiqué de presse, avoir chargé une équipe d’experts indépendants pour examiner les phénomènes aériens non identifiés (UAP) d’un point de vue scientifique. Il est précisé que « l’équipe identifiera comment les données recueillies par les entités gouvernementales civiles, les données commerciales et les données provenant d’autres sources peuvent potentiellement être analysées pour faire la lumière sur les PAN. (…) Conformément aux principes d’ouverture, de transparence et d’intégrité scientifique de la NASA, ce rapport sera partagé publiquement vers mi-2023 ». Elle a tenu parole puisque le 2 juin 2023, elle organisait une conférence de presse de plus de 4h pour partager ses premières conclusions, images à l’appui de certains phénomènes encore inexpliqués.

Dans le même temps, une équipe internationale de scientifiques, coordonnée par l’université de Saint Andrews (Royaume-Uni) montait un programme de réponse post-détection d’une éventuelle civilisation intelligente. L’équipe du SETI Post-Detection Hub regroupe différentes expertises à la fois en sciences dures et en sciences humaines dans le but d’établir des protocoles, des procédures mais aussi des traités permettant une réponse rapide, responsable et coordonnée. Toujours dans cette logique d’une éventuelle rencontre, un atelier organisé en mars 2024 sur le thème « Communicating Discoveries in the Search for Life in the Universe » par le programme d’astrobiologie de la NASA a réunit artistes, astrobiologistes et journalistes afin d’anticiper une annonce historique éventuelle, si elle devait avoir lieu autour des questions suivantes : si nous découvrons un jour que des formes de vie existent bel et bien en dehors des frontières de notre planète, comment pourrait-on communiquer une telle découverte à la population ?

Dilué dans les sections 703 à 705 au milieu d’un rapport parlementaire du Intelligence Authorization Act for Fiscal Year 2023, notamment consacré aux budgets des fonds secrets, le Congrès américain parle désormais de OVNIS comme des « phénomènes aérospatiaux et sous-marins non identifiés » (unidentified aerospace-undersea phenomena). Faisait référence aux cas observés par des pilotes de l’US Navy, cette nouvelle définition inclut désormais les objets « transmédians (transmedium) qui font la transition entre l’espace et l’atmosphère, ou entre l’atmosphère et les masses d’eau. » Encore plus significatif, ce même rapport précise, dans les annexes de fin, que « les objets identifiés par le nouveau service d’analyse des OVNIs comme étant de fabrication humaine seront transmis aux bureaux appropriés [du ministère de la défense et de la communauté du renseignement] pour une analyse plus approfondie ». Donc, en aout 2022, des membres de la commission sénatoriale du renseignement du Congrès américain demande explicitement au gouvernement de se concentrer sur des objets qui ne seraient pas fabriqués par l’homme, en y allouant un budget et admettant de facto la possibilité extraterrestre de ces objets.

Un secret (bien) connu mais (bien) caché ?

David Grusch, un lanceur d’alerte de premier plan

David Charles Grusch, 36 ans, ancien officier décoré en Afghanistan, est un vétéran de l’Agence National de Renseignement Géospatial (NGA) et du Bureau National de Reconnaissance (NRO). Il a servi en tant que représentant du bureau de reconnaissance auprès de la Unidentified Aerial Phenomena Task Force de 2019 à 2021. De fin 2021 à juillet 2022, il a été co-responsable de l’analyse des PAN au sein de la NGA. Une personne qui semble respectable et ayant accès à des sources fiables et classifiées.

En juin 2023, dans un article détaillé, on apprenait que, suite à des menaces, ce dernier avait du se placer sous le statut de lanceur d’alerte pour témoigner transmettre certaines informations au Congrès. Selon lui, il y a eu « des fragments partiels jusqu’à des véhicules intacts ont été récupérés pendant des décennies jusqu’à aujourd’hui par le gouvernement, ses alliés et des entrepreneurs de défense. L’analyse a déterminé que les objets récupérés sont d’origine exotique (intelligence non humaine, qu’elle soit extraterrestre ou d’origine inconnue). (…) Les opérations de récupération d’engins se poursuivent à divers niveaux et je connais les personnes spécifiques, actuelles et anciennes, qui y sont impliquées. ». Dans ses déclarations autorisées pour publication par le Pentagone en avril 2023, Grusch a affirmé que les « programmes hérités » des OVNIs ont longtemps été dissimulés au sein de « multiples agences nichant les activités PAN dans des programmes d’accès secrets conventionnels sans rapport approprié à diverses autorités de supervision ». Grusch a déclaré qu’il était dangereux que cette « course aux armements de quatre-vingts ans » se poursuive en secret parce qu’elle « empêche encore plus la population mondiale d’être préparée à un scénario de contact avec une intelligence non-humaine inattendue ».

Karl E. Nell, colonel de l’armée récemment à la retraite , ancien officier de liaison pour la Unidentified Aerial Phenomena Task Force de 2021 à 2022 décrit Grusch comme « irréprochable » et ajoute que « son affirmation concernant l’existence d’une course aux armements terrestre se déroulant en secret au cours des quatre-vingts dernières années, axée sur la rétro-ingénierie de technologies d’origine inconnue, est fondamentalement correcte et qu’au moins certaines de ces technologies proviennent d’une intelligence non humaine ». Grusch a quitté ses fonctions le 7 avril 2023 « afin de promouvoir la responsabilité gouvernementale par la sensibilisation du public » a-t-il déclaré. Depuis, Grusch est représenté par un avocat qui a servi comme premier Inspecteur Général de la Communauté du Renseignement (ICIG). Une enquête sur les représailles contre le lanceur d’alerte a été lancée en 2022, date à laquelle Grusch a commencé à communiquer avec le personnel des comités du renseignement du Congrès lors de séances privées. Le cas de David Grusch marque un tournant historique pour la protection des lanceurs d’alerte issus du Pentagone et les accompagner pour se manifester.

Ces révélations de David Grusch rappellent celles faites par l’ancien physicien pour l’armée américaine Bob Lazar</a> qui, en 1989, affirmait avoir travaillé dans le laboratoire S4 de la Zone 51 sur neufs engins extra-terrestres et qu’il avait procédé à la rétro-ingénierie de ces vaisseaux pour améliorer les technologies de l’armée américaine.

Des rencontres déjà anciennes et nombreuses ?

De nombreux témoignages, remontant pour certains au Moyen-âge, plus ou moins crédibles parlent de rencontres ou d’enlèvements (abudctions) par des extra-terrestres. Un cas de rencontre rapprochée est cependant à prendre en compte du fait de son ampleur et de la précision des faits rapportés. Il est à ce jour le cas le plus important dans l’histoire moderne et de déroule en 1994 au Zimbabwe. Le phénomène a duré 3 jours et a été observé par des centaines de personnes. Dans l’école Ariel de la région de Ruwa, pas moins de 64 enfants ont affirmé que des disques en argent et marrons se sont posés non loins de leur air de jeux. Des petits personnages, avec des grosses têtes et des grands yeux, vêtus d’une sorte de combinaison noire se seraient approchés jusqu’à un mètre de certains écoliers. Sans prononcer un mot, mais par un mécanisme qui s’apparente à de la télépathie, l’ensemble des enfants ont témoigné avoir reçu le même message appelant à la méfiance des nouvelles technologies et l’importance de prendre soin de la planète au risque de voir disparaitre la vie sur terre. John Mac, professeur de psychiatrie à l’Université d’Harvard a pu s’entretenir avec ces enfants. Selon lui, l’état psychologique des enfants démontre un traumatisme réel qui ne peut être simulé.

Dessins réalisés par les enfants de l’école Ariel, le lendemain de leur rencontre

Sommes-nous face à un retour de la course à l’armement comme aux plus belles années de la Guerre Froide ou faut-il penser au-delà ? Pourquoi encore tant de secret ? Serait-ce la peur de l’inconnu, l’incapacité pour un gouvernement d’assumer le fait de ne pas savoir et de provoquer la panique de sa population ? Serait-ce une menace ou une opportunité pour notre civilisation ? Il y a plus de 30 ans, Ronald Reagan, Président des États-Unis d’Amérique, avait abordé la question lors d’une intervention devant l’Assemblée générale de l’ONU le 21 septembre 1987. A l’occasion d’un discours sur la paix et tensions croissantes en pleine Guerre Froide, il prononça ces mots devant l’ensemble de la communauté internationale: La vraie diplomatie ne requiert pas seulement des compétences, mais quelque chose de plus grand. […] Peut-être avons-nous besoin de menaces extérieures universelles pour nous faire reconnaître ce lien commun. Je pense parfois à la rapidité avec laquelle nos différences à l’échelle mondiale disparaîtraient si nous faisions face à une menace extra-terrestre venant de l’extérieur de ce monde. Et pourtant, je vous le demande, une force extra-terrestre n’est-elle pas déjà parmi nous ? Qu’est-ce qui pourrait être plus étranger aux aspirations universelles de nos peuples que la guerre et la menace de guerre ?

Sommes-nous seuls ? Sommes-nous les plus avancés ? A ces questions, il n’est pas certain que nous soyons capables de comprendre les réponses ni même de vouloir les entendre. Il le faudra pourtant le moment venu quitte à remettre en question de nombreuses croyances. Comment nos sociétés réagiraient-elles ? Quels seraient les impacts philosophiques ? Le rapport aux religions changerait-il ? En décembre 2021, on apprenait dans le Times que la NASA avait engagé 24 théologiens, à travers le programme Center for Theological Inquiry (CTI) de l’université de Princeton, pour déterminer comment les différentes religions du monde réagiraient en cas de contact avec des extraterrestres. 

Imaginez un homme préhistorique à qui l’on aurait donné un smartphone. Quelle aurait-été sa réaction ? Il l’analyserait à l’aune de sa connaissance, c’est-à-dire comme un nouveau caillou, et passerait ainsi à côté de nombreuses informations et usages. Serait-il fasciné ? Apeuré ? Remontons simplement 1000 plus tôt, compte-tenu de connaissance scientifique et des avancées technologiques de l’époque, l’observation de phénomènes lumineux aurait donné une interprétation religieuse : est-ce un ange ? un message de Dieu ? A phénomène égal, l’époque de l’observation impacte profondément la grille de questionnement et d’interprétation.

« L’Annonciation » de Carlo Crivelli (1486) l « Le baptème du Christ » de Aerte de Gelde (1710) l « La Madone avec Saint Giovannino » de Sandro Botticelli (1480) l « La crucifixion du Christ » (1350)

Une éventuelle rencontre du troisième type serait également un rappel à l’humilité pour l’espèce humaine. Notre vision anthropocentrée de l’Univers est une lecture très risquée si un jour elle venait à être remise en cause. Au moment de réfléchir à la possibilité d’une civilisation extra-terrestre, notre grille d’analyse ne devrait pas uniquement être notre savoir scientifique mais également notre imagination. C’est une question qui relève davantage des sciences sociales. Face au phénomène OVNI, les scientifiques sont capables de répondre au « Comment », mais les sciences sociales doivent répondre au « Pourquoi ».

Désormais, le phénomène étant trop visible, le secret est de plus en plus compliqué à sauvegarder, il n’y aurait plus d’autre choix que de l’accepter. Accepter qu’une civilisation beaucoup plus avancée que la nôtre puisse venir nous rendre visite, nous observer telles des fourmis. Ces fuites d’images d’ovnis, consentantes ou non, leur reconnaissance officielle par l’armée américaine, ces déclarations et auditions publiques, ces changements sémantiques marquent un tournant dans l’Histoire. Un processus est-il désormais en marche pour faire accepter à notre civilisation l’existence d’une civilisation intelligente exogène à la terre ?

Nous vivons dans un monde où il est normal et socialement accepté de dire que l’on croit en Dieu sans que l’on exige de démontrer son existence. Pour autant, dès lors que l’on parle du phénomène OVNI, les sont moqués, mis en marge d’une société qui leur demande des preuves irréfutables. «Des affirmations extraordinaires nécessitent des preuves extraordinaires » disait Carl Sagan. L’heure de la grande révélation serait-elle proches ? Rendez-vous en 2035 ou peut-être avant…