L’ami Maurice Thiney, l’explorateur et triathlète de Bourgogne, vient de nous quitter. Portrait d’un homme vaillant et souriant.
Rien n’arrête Maurice Thiney, 75 ans cette année !
En lui brûle le désir de lointain, d’ailleurs et d’absolu qui motivait jadis les explorateurs. Depuis son enfance, son existence a été guidée par sa soif d’aventures.
C’est à l’âge mûr qu’il va faire de sa passion son métier : explorateur. Son credo ? Sillonner le globe à la découverte des dernières tribus authentiques de l’humanité localisées dans les endroits les plus reculés de notre planète.
Ce désir de lointain et cette quête de l’inconnu l’ont ainsi amené à rencontrer depuis 30 ans de nombreux peuples aux modes de vies traditionnels comme les Papous de Nouvelle-Guinée, les Kalingas aux Philippines, les Indiens d’Amazonie, les Vezos de Madagascar, les Hamer en Éthiopie ou encore les Aborigènes d’Australie.
Du Nagaland au Mexique, de l’Everest à Bornéo, via le Surinam, le Sri Lanka, les îles Andaman, la Mongolie ou plus récemment le Pakistan, ce globe-trotter infatigable et insatiable a fréquenté les contrées les plus inaccessibles de notre planète.
À pied, à cheval ou en pirogue, Maurice Thiney explore le monde « à l’ancienne ». Certains n’hésiteront pas à dire que c’est une vision étriquée de l’exploration.
Lui y voit plutôt un compliment car en la matière, la modernité, pense-t-il, donne trop de fruits artificiels. L’explorateur bourguignon vit donc à contre-courant de son époque et de l’ère du tout-numérique encline aux exploits éphémères et aux aventures grand spectacle sous pseudo couvert de sciences ou de découvertes.
Des aventures spectacles taillées pour les prime-time, dont Maurice se fiche éperdument. Lui continue de mener ses explorations envers et contre tout. Il est ce qu’il a toujours souhaité être : un homme libre, ne dépendant d’aucun sponsor, d’aucune institution et d’aucune fondation.
Maurice Thiney est un pur autodidacte de l’aventure. Ses expéditions – ses succès autant que ses échecs – lui ont forgé un physique et un moral à toute épreuve. Imperturbable et besogneux, l’explorateur poursuit son chemin à sa manière.
Sa gentillesse, sa franchise, sa gouaille, sa candeur et son naturel n’ont d’ailleurs pas d’égal dans le milieu de l’aventure. Mieux, ils sont sa marque de fabrique.
Stéphane Dugast, novembre 2017.
Agence Zeppelin (sauf photo Papouasie)
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