31 janvier et dernier jour pour souhaiter ses vœux pour cette nouvelle année. Alors voici ceux d’Olivier Archambeau, président de la Société des Explorateurs Français.

Yémen I Olivier Archambeau

Chers Sociétaires, chers amis,

Permettez-moi, au nom du Conseil d’administration de la Société des explorateurs français, de vous souhaiter en cette toute fin janvier, une excellente année 2023, même si, à l’est de l’Europe, se sont présentés les cygnes noirs de la guerre.

Bien sûr, nous nous sentons davantage concernés par ce très dur conflit que par le bruit de canons plus lointains. Mais, nous savons tous, au sein de notre Société, que les guerres ne désertent jamais totalement la Terre des Hommes et qu’il n’existe aucune hiérarchie dans l’horreur, ni dans le noir brouillard des affrontements.

Dans ce contexte, je profite de l’occasion qui m’est donnée de m’adresser à notre petite communauté pour saluer le travail de certains d’entre nous. Écrivains, documentaristes ou grands reporters, je pense notamment à Patrice Franceschi, Cédric Gras, Jean-Christian Kipp, Marine de Tilly ou Olivier Weber (pardon pour ceux que je ne cite pas), nombreux sont ceux qui continuent d’informer ou de lutter contre l’indifférence et les « oublis » qui, parfois, finissent par prendre des allures de trahison. Les populations kurdes ou yéménites, pour ne citer qu’elles, en savent quelque chose.

Mais il y a également quelques raisons de se réjouir. Après les affres de la pandémie, le monde se réouvre peu à peu et l’espoir est grand de pouvoir à nouveau vivre pleinement nos passions, nos aventures, remonter projets et expéditions.

Yémen I Olivier Archambeau


Sur le plan national, il semble que l’exécutif ait l’intention de soutenir de manière plus affirmée, dans le cadre du projet général France Mer 2030, une politique d’exploration de la biodiversité marine et des grands fonds. Si les acteurs concernés comme l’Ifremer ou le CNRS seront évidemment mobilisés, gageons que les membres de la Société travaillant sur ces thématiques devraient également pouvoir tirer parti de ces orientations.

De même, la vision de l’État français sur l’aventure spatiale semble évoluer dans le bon sens, remettant la part de rêve et l’idée d’exploration scientifique à l’honneur dans les projets spatiaux européens, avec comme corollaire, la relance des vols habités. Ce regain d’intérêt pour les milieux marins et l’espace (suivi de financements en accord avec les ambitions… ou non) montre une nouvelle prise de conscience affichée du politique sur des problématiques défendues par la Société des explorateurs français depuis sa création, en 1937.


Yémen I Olivier Archambeau



Un événement qui n’était plus arrivé depuis des dizaines d’années et qu’il est intéressant de souligner.
En ce qui concerne la vie de notre Société, comme vous le savez, de nouveaux statuts ont été votés. Ils ont été acceptés par la Préfecture de Paris et notre reconnaissance d’utilité publique a donc été renouvelée. Cette qualité nous donne des droits (comme par exemple une exonération d’impôts pour les cotisations et les dons) mais également des devoirs, dont celui de faire souffler davantage en direction des jeunes générations l’esprit d’aventure et d’exploration.

En ce sens, le festival Lumexplore (notre festival annuel du film d’exploration science et environnement qui a lieu, tous les ans, en septembre à La Ciotat) représente, avec nos conférences, une partie importante de nos actions dans ce domaine. Dans ce cadre, par exemple, et soutenu par l’Ifremer, le concours international de jeunes réalisateurs (collégiens et lycéens qui proviennent d’académies métropolitaines, ultra-marines et/ou francophones) a l’ambition de déclencher passions et vocations dans les domaines de l’exploration scientifique, le reportage, la réalisation de films ou encore l’écriture de voyage.

Un grand merci à Vera Frossard et à Alain Tixier pour le formidable travail réalisé pour ce festival depuis maintenant six années !

Yémen I Olivier Archambeau



Dans cette même direction et à destination des plus grands, figure dorénavant dans nos statuts une nouvelle catégorie de membres : celle de « Jeune chercheur ». Ainsi, les personnes en cours de formation supérieure, du Master au Doctorat et dont les travaux traitent en totalité ou en partie d’exploration au sens large seront désormais officiellement les bienvenus au sein de notre Société.

Enfin, grâce à la générosité de la Fondation Iris, une deuxième édition de notre bourse d’exploration Fondation IRIS – Société des Explorateurs Français, dotée de 100 000 euros a pu être reconduite.

Un membre de notre Société succédera à Régis Belleville, lauréat de l’année 2022 avec son projet Kalahari sur les pistes oubliées et nous fêterons cela tous ensemble avant l’été.



C’est donc sous le signe de l’optimisme, de la liberté et de l’esprit d’aventure que je vous souhaite une excellente année.



Olivier Archambeau
Président de la Société des Explorateurs Français

Post-scriptum : De mes tiroirs, j’ai sorti ces clichés du Yémen réalisé à un autre siècle, avant la guerre. Comme un reflet de mes pensées et de mes vœux.