Ex-surfer professionnel mais pratiquant encore assidu, Damien Castera est aussi désormais un auteur, un réalisateur et un conteur. En sociétaire avisé et adepte du partage, l’ami Damien nous partage sa récente expédition au large du Mexique avec les Nomades des mers, d’autres vaillants explorateurs. 

« Il y a quelques mois, je rejoignais l’équipage de Nomade des mers pour un cabotage de 2000 km le long des côtes mexicaines. Une seule consigne à bord, celle de voyager au rythme des vents en profitant des escales pour glisser au rythme des vagues.  Le tout en autonomie grâce aux low-techs développés à bord.

Petit rappel pour les nouveaux venus, Nomade des mers est un laboratoire flottant chargé de référencer et de développer les low-techs à travers le monde. Les low-techs sont quant à elles des technologies minimalistes répondant à des besoins de base dans des domaines aussi variés que l’énergie, l’alimentation, la gestion des déchets, l’hygiène, la santé, simples d’utilisation, accessibles à tous et respectueuses de l’environnement.  

Ces inventions sont expérimentées à bord, leur mode de fonctionnement est ensuite détaillé dans des tutoriels, et ces tutoriels sont mis en accès libre sur Internet. 



7 mois et une pandémie mondiale plus tard, je retrouve mes amis dans l’état de Oaxaca pour continuer le voyage et organiser avec eux une expédition en autonomie alliant nos deux domaines d’expertise : le surf et les low-techs.

 

Petit tour de l’équipe qui compose notre odyssée :

Coco : le capitaine du navire et chef d’orchestre de la biosphère. Il est à bord de Nomade des mers depuis presque 5 ans.

Gueno : le second, l’homme de la logistique, chargé d’identifier les futures inventions et les rencontres humaines. 

Caro : la spécialiste de la spiruline, des champignons et de la bonne humeur. (Accessoirement, prof d’anglais de Coco.) 

Et enfin le vaillant Pierro qui m’accompagne pour filmer et documenter notre aventure. 

Afin d’être cohérent dans notre démarche, nous souhaitions fournir à coco la planche de surf la plus écolo possible. Par définition, une planche hors d’usage à qui on donnerait une seconde vie.

À Puerto Escondido, l’opération n’est pas bien compliquée. Les vagues de Zicatela sont reconnues dans le monde entier pour leur puissance et les planches brisées sont légions. Nous en trouvons rapidement une cassée en deux et complètement délaminée dans les poubelles d’un shaper local. 

Après un peu de bataille et la réquisition d’un atelier de menuisier pour bricoler, nous parvenons à la réparer grâce à des plaques de mycélium déshydraté (l’appareil végétatif du champignon), que Coco et Caro avaient au préalable fait pousser avant mon arrivée. Le mycélium fonctionne de la même façon que le polyuréthanne expansé, il s’empare et envahit l’espace dans lequel on le place. 

Pour la fabrication, il suffit de mélanger une culture de déchets agricoles et des spores de GANODERMA LUCIDUM dans un moule et de le laisser reposer pendant 10 jours. Au cours de cette période, le mycélium croît et prend la forme du moule. Ensuite, il ne reste plus qu’à déshydrater le tout et utiliser la mousse pour remplacer la partie endommagée de la planche de surf. Merci Caro pour ton expertise sur le sujet.

Ensuite, nous avons utilisé la nourriture produite sur bateau, véritable écosystème flottant (plantes comestibles, champignons, grillons, spiruline…), cuisiné au four solaire, pêché notre poisson, préparé de la bière artisanale à base de gingembre et distillé notre alcool (dans les eaux internationales bien évidemment ! )

Pour compléter les besoins nutritifs, nous avons récupéré des restes de fruits et de légumes dans les marchés de Puerto Escondido. Les parties encore comestibles ont été déshydratées, le reste a été donné à manger aux larves de mouches soldats noirs et aux grillons. J’arrête Ici mon énumération  des techniques de vie à bord pour garder quelques surprises sous le coude ��

C’est donc les cales grouillant de vie et la tête remplie de rêves que nous avons levé l’ancre et pris la direction du Sud-Est. Le bateau nous a vite permis de quitter les zones peuplées, d’explorer certaines côtes inaccessibles par la terre et de découvrir des vagues d’une perfection rare !

Merci encore à toute l’équipe de Nomade des mers pour cette expérience inoubliable !!! Bon vent et bonne chance pour la suite. 

Hâte de vous partager les images !!! »

Damien Castera

Posts-scriptum : Merci à l’irremplaçable  Pierre Frechou qui a véritablement donné de sa personne pour les besoins du film �� Et enfin merci à  PICTURE ORGANIC CLOTHING d’avoir rendu cette aventure possible.