Légende photo : Jean Rouch filmant pour Jaguar en 1954 au marché de Kumasi, en Gold Coast (actuel Ghana).

Qui se souvient que Jean Rouch, ancien de la Société des Explorateurs Français (SEF), avait été le premier à recevoir le Prix Liotard en 1948 ? 

Que l’ethnographe cinéaste, moins de dix ans plus tard, sera « le moteur de tout le cinéma français » selon le réalisateur Jacques Rivette, et que Jean-Luc Godard, alors critique aux Cahiers du cinéma, enfonça le clou en écrivant : « Notre ami Jean s’en est allé, avec une caméra, pour sauver sinon la France, du moins le cinéma français ». 

Par ses films explorant et innovants, le cinéaste ouvrit toutes grandes les portes du réel et des imaginaires africains au cinéma et en bouleversa ses pratiques.

C’est en lisant l’ouvrage L’aventure du réel Jean Rouch et la pratique du cinéma ethnographique, sorti en juin de cette année, que les sociétaires de la SEF découvriront l’œuvre cinématographique et ethnographique protéiforme de celui qui a consacré toute sa vie aux Songhay et aux Sorko du Niger, ainsi qu’aux Dogon du Mali. 

À ce jour, cet ouvrage de référence est le plus complet pour comprendre l’importance de Jean Rouch (1917‐2004) dans l’histoire du cinéma ethnographique.

Éditée en anglais en 2009, cette monographie largement revue et augmentée, et richement illustrée, de Paul Henley (anthropologue et cinéaste) a été traduite par Joëlle Hauzeur (lectrice-correctrice au National Geographic et pour des éditeurs en anthropologie, histoire de l’art et cinéma) et préfacée par Antoine de Baecque (historien du cinéma, professeur à l’École normale supérieure, critique et ancien rédacteur en chef des Cahiers du cinéma). 

Bonne lecture et bonne exploration.

Laurent Pellé
Membre de la SEF

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