Trouver l’Escondida, l’île secrète de Corto Maltese dans « la ballade de la mer salée », peut paraître un objectif farfelu au premier abord. Tout comme l’était celui de James Cook quand il partit à la recherche d’une terre très hypothétique de l’hémisphère sud, qu’il découvrit et se nomme depuis… l’Australie ! C’est une expédition imaginée, conçue et pilotée par Olivier Merbau.
L’expédition d’Olivier Merbaufait suite à la Longue Route 2018 qu’il a organisée pour célébrer le cinquantenaire de celle de Bernard Moitessier. Le but est de remettre l’humain au cœur des préoccupations de notre avenir en repoussant les frontières de la connaissance. Mener des études océanographiques.
Étudier le milieu et les créatures qui peuplent nos océans. Collecter des données scientifiques sur les environnements insulaires et marins du Pacifique qui comptent parmi les plus mal documentés au monde.
Contribuer à la connaissance et à la protection de ces territoires méconnus où vivent des populations qui sont dès aujourd’hui impactées par le réchauffement climatique.
Étudier des solutions possibles. Mettre en avant l’esprit d’aventure et de solidarité. S’affranchir des logiques purement commerciales et financières qui minent notre temps. Apporter un peu d’espoir à nos enfants et petits-enfants qui devront payer les pots cassés des générations de leurs parents, prodigues à l’excès des ressources d’une planète qu’ils croyaient à tort posséder.
Bref, agir dans la droite lignée des voyages de Bougainville, La Pérouse, Jean-Baptiste Charcot, Paul-Émile Victor, ou le Commandant Cousteau. Est-ce si farfelu au final que de partir chercher la dernière terra incognita de la planète !
Olivier Merbau
L’expédition est très volontairement minimaliste dans ses moyens : petit bateau – Argo fait 10,20 mètres de long – équipage réduit, du vent et du soleil comme énergies gratuites et infinies même si parfois elles se font attendre, autonomie électrique et en eau douce, recyclage des déchets et du matériel, partage des outils scientifiques avec d’autres équipes…
Les routes possibles sont rarement empruntées par les navires quels qu’ils soient et présentent par là même un intérêt certain pour les chercheurs qui sont d’ores et déjà partenaires.
L’expédition est associative grâce à l’association Voilenat.orget bénéficie de parrainages prestigieux comme… Corto Maltese lui-même ! Les ayants-droits de l’œuvre de Hugo Pratt, enthousiasmés par l’idée de cette recherche d’une île considérée comme imaginaire, ont permis l’utilisation de l’image du plus célèbre marin de la bande dessinée !
Autre parrain bien connu de l’univers humanitaire comme du monde de la mer : Yves Marre, fier membre de la Société des Explorateurs Français, le farfelu qui emmena de la France au Bangladesh une péniche pour y créer un hôpital flottant adapté à une population qui vit sur l’eau, et a créé par ailleurs le chantier naval Tara-Tari qui a construit le fameux bateau en fibre de jute de Corentin de Chatelperron et Capucine Trochet.
Qui es-tu Olivier Merbau ?
Olivier Merbau a découvert la mer enfant, lorsque son père lui amena, pour le distraire de sa chambre d’hôpital, les ouvrages de Pierre Loti, Jack London, et Henri de Monfreid. Ledit père a eu tout le temps, depuis, de regretter ce choix irréfléchi : en sortant, l’enfant blessé lui annonça qu’il serait marin, marin à la voile, et qu’il vivrait sur les mers ! Comme un rêve éveillé ne laisse d’être réalisé, Olivier n’a cessé de naviguer, ce qui est finalement bien moins dangereux que de circuler en ville !
De traversées de la Manche sur des bateaux si minuscules que personne n’oserait sortir des pertuis charentais à leurs bords aujourd’hui jusqu’à l’achat du premier voilier de plaisance classé Monument Historique, voici un skipper nomade devenu commandant breveté de bateaux à voile.
Une trentaine de traversées de l’Atlantique et deux demi-tours du monde plus tard, après avoir parcouru à peu près toutes les mers européennes de la Mer Marmara jusqu’à la Baltique et la mer d’Irlande, c’est un père de famille qui a mis un temps sac à terre, construit sa maison en bois, préparé des bateaux neufs, fait des réparations et des refontes parfois difficiles, vendu des bateaux d’occasion, importé des petits monotypes au charme suranné plus confidentiels que les produits stéréotypés de grande série. Plongeur-scaphandrier, il a fait de la protection cathodique, des inspections de coques et d’ouvrages d’art, de l’expertise subaquatique, et quelques chantiers de travaux publics – un autre monde !
Une fois débarrassé des enfants, il a repris la mer, en amoureux de la navigation au grand large, du genre de vie que seul permet le vagabondage maritime, de la découverte de personnes, de pays, de peuples, de cultures, qu’on ne peut approcher par d’autres moyens, car naviguer ouvre aux autres cultures.
Auteur d’essais et de romans, traducteur de textes maritimes oubliés des fondateurs de la plaisance dont, à sa grande surprise, personne ne s’était soucié auparavant, Olivier apporte la touche particulière de l’expérience vécue, de la parfaite connaissance technique de son sujet. Organisateur de la Longue Route 2018pour célébrer le cinquantenaire de celle de Bernard Moitessier, l’expédition Escondida mûrissait depuis plusieurs années.
Olivier Merbau est membre de la Société des Explorateurs Français, de la Société des Gens de Lettres,des Marins-Écrivains, et de quelques institutions plus confidentielles. Nombre de ses textes, en écriture comme en traductions, restent inédits.
Bibliographie
(comme auteur)
- « Gentilshommes de Fortune », roman, 2008,
- « Long Yang », roman, Mention spéciale du Jury du prix Écume de mer 2010,
- « Ils d’Elle », récits érotiques, 2013,
- « Atlantide, état des lieux d’un mythe », étude historique, 2017,
- « Dans le sillage de Moitessier », 2018, avec des illustrations de Guillaume De Bats,
- « Confessions d’un skipper », souvenirs, 2018
- « Un détail sans importance », roman, 2019
(comme traducteur)
- De Harry Pidgeon : « Islanderautour du monde en solitaire », 2012,
- De Charmian London : « Le journal de bord du Snark », 2015, éditions Arthaud
- De Joshua Slocum : « Aventures brésiliennes », 2016, éditions Arthaud
- De Owen Chase : « La tragédie de l’Essexou le fantasme de Moby Dick », épuisé,
- De Thomas Fleming Day : « La transatlantique du Sea Birden 1911 », épuisé,
- De Thomas Fleming Day : « L’épopée du Detroiten 1912 », épuisé,