Jeudi 1er décembre 2016 à 18h30

« Aventures sur la banquise »

Un reportage de Katia Chapoutier, Prod Eléphant Doc, 58’, 2016

Equipage_de_Vagabond_le_30_mars_2016_par_Christian_Morel

Société de Géographie / Société des Explorateurs : 184 Boulevard Saint-Germain, Paris 6e  

Entrée libre sans réservation

France Pinczon du Sel est navigatrice, Eric Brossier est scientifique. Depuis 16 ans, ils vivent à bord du voilier Vagabond, qui sert de plateforme logistique pour des projets scientifiques en Arctique. Leurs deux filles partagent cette vie hors du commun.

Cela fait 16 ans que France et Eric ont une vie unique au monde. Ils vivent sur un voilier pris dans la banquise une grande partie de l’année. Un bateau qui sert de plateforme logistique pour les projets scientifiques en Arctique. France est navigatrice, Eric est scientifique et c’est en conjuguant leurs passions et leurs talents qu’ils sont d’abord devenus un couple, puis une famille. Car aujourd’hui, Léonie 9 ans et Aurore 6 ans partagent ce quotidien si particulier à 60 km au nord du cercle polaire. Depuis trois ans la famille a jeté l’ancre sur une banquise proche d’un village inuit de 500 habitants. L’objectif est de pouvoir partager une vie sociale avec ce peuple étonnant et permettre aux filles d’aller à l’école inuit. Un reportage qui nous permet de découvrir leur quotidien hors du commun.

Plonger sous la banquise, tanner les peaux pour se faire des vêtements chauds, apprendre à l’école comment fabriquer des traîneaux ou des igloos, la vie de la famille Brossier est bien différente de celles des Français de France.

Correspondants pour des programmes scientifiques, Eric et France ont choisi de vivre un quotidien spartiate sur leur bateau Vagabond. Pas d’eau courante, un espace excessivement réduit, une logistique au millimètre et des économies nécessaires car leur mode de vie ne rapporte pas beaucoup d’argent; il faut donc être inventif pour vivre son rêve.

La clé de leur réussite tient à ce mode de vie simple : se contenter de peu et vivre des ressources locales. Comme la pêche à la palourde, qui se fait en plongeant sous la glace ou l’eau que l’on va chercher en cassant des icebergs. Ou encore la chasse au phoque qui permet de se nourrir mais aussi d’équiper la famille des meilleures moufles possibles. Et par moins quarante, c’est plus qu’une nécessité, c’est une question de survie.

Une famille sur la banquise, c’est l’histoire d’une famille française comme les autres… ou presque, dans un univers pas comme les autres. Un style de vie hors norme qui leur convient tant que les filles sont encore petites mais qui ne pourra pas durer éternellement. C’est ce qui rend leur témoignage tellement précieux.

L’histoire a démarré il y a 17 ans quand Eric Brossier a investi toutes ses économies dans l’achat un bateau unique en son genre créé pour naviguer dans les mers hostiles des pôles. Son projet ressemblait à une utopie : vivre à plein temps dans l’Arctique pour aider des projets scientifiques. Non seulement, il a réussi son pari mais il a aussi fondé une famille, dans cet environnement qu’il aime tant. « C’est sûr que si on n’aimait pas la matière, le contact avec la glace, la neige, l’eau on serait partis depuis longtemps. »

Expédition Damoclès

France Pinczon du Sel est artiste et navigatrice. Peut-être était-ce inscrit dans les gènes puisque son aïeul n’était autre que le navigateur qui accompagna Christophe Colomb. Quand elle a rencontré Eric Brossier elle est tombée amoureuse de l’homme mais aussi de son projet incroyable. Elle est une maman hors pair qui navigue entre les difficultés de la vie en Arctique et le bonheur d’être intégrée à la vie inuit. « Mais j’aime bien me sentir comme une élève ici, ma culture n’est pas celle d’ici donc je reste celle qui a tout à apprendre, c’est agréable de ne pas avoir besoin de se dire je sais faire aussi bien. »

Portrait_famille_Groenland_2014_(c)_Christian_Morel_s

Léonie tient son nom de Léonie d’Aunet, voyageuse dans le Grand Nord au XIXe siècle. Elle a 9 ans et parle parfaitement l’anglais. Elle maîtrise de mieux en mieux l’inuktitut, une des langues les plus difficiles qui existe. Elle est joyeuse et intrépide.

Aurore a 6 ans et aime rappeler qu’elle tient son nom des aurores boréales qu’elle adore regarder du pont du bateau, mais ce qu’elle aime par dessus tout c’est faire des glissades sur la banquise.