Il était de bonne guerre que la Société des Explorateurs Français, garante de la tradition du voyage à l’ancienne, ne souscrive pas sur-le-champ aux impératifs cybernétiques de notre temps et ajourne l’ouverture de son site Internet. Hélas, les coquetteries ont toujours une fin et le site de la société est activé. On trouvera les renseignements sur les actualités des sociétaires, les archives, les portraits d’anciens, les publications, les conférences et l’histoire de cette institution (créée en 1937) en tapant   « http://www.societe-explorateurs.org »  

Ingénieur en sciences hydrauliques, Caroline Riegel s’était illustrée, en 2008, par la publication chez Phébus de deux forts beaux récits sur le voyage qui l’avait menée du Baïkal au Bengale (Soifs d’Orient et Méandres d’Asie). Elle vient de passer près d’un an à Tungri, au Zanskar, recluse dans un monastère de nonnes bouddhistes. Suivant l’exemple de la cinéaste Marianne Chaud, connue pour ses remarquables immersions dans les lamaseries d’altitude (voir le film Himalaya, chemins du ciel), Caroline Riegel a vécu à 3 500 mètres d’altitude, partageant la règle des moniales. L’écrivain a appris la langue et lié avec onze de ces femmes de cœur et d’esprit des relations qui dépassent la simple amitié. En gratitude et pour mieux connaître ses hôtes, elle désire à présent leur offrir un cadeau : emmener ces religieuses dans les hauts lieux bouddhistes et hindouistes de l’Inde et du Népal. « Un voyage est une école de vie, affirme Caroline, celui-ci aura le goût de l’initiation ». Caroline Riegel, qui voudrait réaliser un film racontant le pèlerinage de ces « nonnes par-delà les cols », cherche pour l’instant à boucler le budget de la production. Une belle aventure qui contribuerait à renvoyer un peu de cette générosité dont les voyageurs ne manquent jamais d’être les récipiendaires, au cours de leurs déplacements.

Sylvain Tesson.